Quand Edwige de Born To Experiment m’a contacté pour cette deuxième collaboration, je voulais justement m’attaquer à des hauts car les robes ou les jupes étant très présentes sur mes derniers projets, je voulais varier les plaisirs. Et quel ne fut pas ma joie quand une petite blouse a pointé son nez à travers les lignes du pdf.

Sur le moment, je n’ai absolument eu aucune inspiration de tissu. Dans ma caverne d’Ali Baba, j’ai des tissus qui peuvent avoir trois ans d’existence sans avoir été sélectionnés (les pauvres). J’ai, donc, de quoi faire. A chaque nouveau projet, je monte les voir (oui, j’ai mon petit atelier dans mes combles) et je les sors tous sans exception pour juger de la meilleure association ou du meilleur rendu pour le futur patron. Je vous dis pas le bazar après car j’en déplie plusieurs pour m’assurer du bon métrage. Bref, mais là, ce fut le trou noir. Il est vrai que question achat, je suis plutôt raisonnable. Vu mon stock conséquent, j’essaie de piocher assez régulièrement dedans sans m’obliger à passer commande. C’est en quelque sorte une frustration car je pourrais visualiser mon vêtement dans un tissu neuf et choisi spécialement pour lui, mais je me contiens la plupart du temps et je me retrouve avec des seconds choix un peu moins inspirants. Mais je tiens bon et je pense arriver à de bons résultats malgré tout. Maintenant pour moi, le principal serait de ne plus acheter de tissu par coup de coeur mais vraiment avec un but précis, ce qui me vaudra d’écouler tout doucement mon stock et de me concentrer sur des cousettes qui me ressemblent plus en termes de matières ou de couleurs.

Avec la blouse, j’ai fait plusieurs essais : du plumetis, de la dentelle, de l’imprimé, des biais contrastants, des tissus légers, du jersey… Mais non rien ne m’allait. Et puis j’ai eu ce flash, le flash d’une chute, utilisée il y a bien 2 ans sur ma veste Eagle de Vanessa Pouzet que vous pouvez voir ici ou . Je n’avais pas du tout, mais alors pas du tout, imaginé travailler une blouse dans un lainage. La version qu’Edwige m’avait présentée était une version été et je m’étonnais de ne pas avoir pensé à la version hiver. La suite fut beaucoup plus rapide. Vu que la version « transparence » ne m’attirait pas du tout, pour plus de simplicité et d’uniformité, j’ai pensé travailler mon vêtement sans réelle démarcation visuelle au niveau de l’empiècement. Je me suis alors vengée sur ma doublure avec du coloré et du pétillant. Aimant les petits détails, j’ai ressorti ma bonbonnière dans laquelle je range tous mes passepoils, galons et rubans et j’ai, à nouveau, fait des essais. Par manque de métrage (quand je vous dis que j’épuise jusqu’au dernier centimètre…), j’ai choisi d’utiliser un galon pompons que j’affectionne particulièrement pour le devant et un passepoil noir pour le dos.

L’assemblage s’est fait simplement. Dans la version initiale, aucune doublure n’était prévue mais pour plus de propreté dans les angles droits de l’encolure, j’ai choisi d’en créer une pour les empiècements du devant et du dos. L’option biais me semblait bien trop acrobatique pour moi. Et pour que mon envers soit aussi joli que mon endroit, j’ai terminé ma doublure à la main. Après avoir marqué au fer un petit replis de 1 cm en bas de la doublure, j’ai fait un point invisible sur la couture intérieure au niveau de la jonction entre l’empiècement haut et le bas de la blouse. En ce qui concerne le plis du dos, j’ai fait un plis creux, de peur de me faire un dos bossu accentué par un plis plat. Si vous la réalisez, n’oubliez surtout pas la surpiqûre, elle vous servira à maintenir la marge de couture vers le bas et sera, donc, invisible lorsque vous porterez la blouse.

Une seule petite erreur s’est glissée dans ma création mais je l’ai à moitié cherché. En découpant mon patron, le bas des manches se trouvait à quelques centimètres du bord de la feuille et j’ai dû oublié de découper cette partie là car je me retrouve avec des manches bien longues. Quand je m’en suis aperçue , je n’avais pas encore cousu mes poignets, il n’était, donc, pas trop tard pour rectifier le tir. Mais j’ai préféré les laisser telles quelles, sans doute avec 4 ou 5 cm de plus que prévu et me garder la surprise une fois mon vêtement fini. Adolescente j’étais adepte des manches longues sur lesquelles je tirais pour y rentrer mes mains. Un signe de timidité sans doute, mais aujourd’hui elles seraient plutôt le signe d’une grande frilosité qui ne me quitte jamais. Du coup, mes manches je les aime bien car elles sont synonymes de confort et de bien-être.

Ah j’oubliais, j’ai réalisé cette blouse en 36, de peur de ne pas y faire rentrer mes épaules dans le 34. Mais ce n’était pas nécessaire et aurait pu me contenter du 34. Elle a une coupe assez loose et l’encolure bien dégagée laisse une liberté de mouvement au vêtement ce qui fait que le haut des épaules se trouvent facilement découvert. Ce n’est pas gênant car les manches permettent un certain maintient malgré tout. Cependant, je vous conseille d’utiliser une lingerie subtile ou vous seriez obligée de la dévoiler malgré vous 😉

Petite note entre vous et moi : La qualité de mes photos de me plaît pas du tout. La faible luminosité de l’automne ne m’aide pas du tout pour les photos en intérieur. Mais je vous promet que je fais au mieux à chaque fois. Donc ne m’en veuillez pas trop si parfois, c’est un peu flou. (Oui je sais, c’est mon oeil de graphiste qui parle 😉).

Patron

Tissus

Lainage de Dreyfus

Coton imprimé de BöGraphik

Taille

T. 36

Modifications

J’ai rallongé le bas des manches par mégarde de 4-5 cm.

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