Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais selon moi, quand on est créatif, ce qui est bien, c’est que l’on a toujours quelque chose à faire. C’est vrai, pas de moments creux pendant lesquels on va tourner en rond. Et cela s’avère d’autant plus juste quand on est mère de famille en parallèle.


Quand sont arrivées les vacances d’hiver, je me suis vue encore repousser tous mes projets couture et professionnels pour être présente pour mes enfants. Alors oui, là aussi on ne s’ennuie pas et j’adore leur proposer tout un tas d’activités qui, d’une, nous font plaisir à tous et de deux, évitent les situations conflictuelles quand ils sont enfermés à la maison.
Faut dire que les vacances d’hiver ne sont pas les plus profitables et plus faciles à gérer quand on ne part pas au ski. Mais j’ai réussi à leur trouver plein de sorties sympas qui nous ont permis de bien profiter de nos jours vacants.
Et le petit séjour que nous avions décidé de passer au bord de la mer la 2è semaine était la cerise sur le gâteau.

De la motivation

Le seul petit hic qui me chagrinait un peu était de m’éloigner de ma machine à coudre l’espace de 5 jours. Bon c’est vrai que ces derniers temps, je n’étais pas la plus productive de ce côté-là mais ne plus la voir pendant un petit temps n’allait pas m’aider à me déculpabiliser de ne rien faire. Alors, j’ai décidé de me prendre en main en avançant des sujets qui ne demandaient pas à être cousus.

Bien évidemment ayant découvert le tricot il y a peu (d’ailleurs un petit article va paraître à ce sujet prochainement), j’ai emmené ma laine et mes aiguilles pour coller parfaitement aux soirées cocooning que je prévoyais devant la cheminée. Ça, ça va, ça ne prend pas trop de place.
Et puis j’ai fait fort !

Si vous aviez vu notre attelage pour ces malheureux jours… En plus de nos valises, j’ai glissé un sac entier de tissus, de matériel de couture, de patrons, de magazines pour m’accompagner dans mon énergie créative. Je baissais les yeux pour ne pas regarder mon chéri, à chaque fois que je rajoutais un truc dedans… C’est lui en général qui s’occupe de jouer à tétris avec les valises dans le coffre et allez faire rentrer un tube en carton long d’1m et demi d’une toute « petite » dizaine de centimètres de diamètre contenant du papier à patron dans la voiture… Oui, oui, je sais, j’étais plutôt optimiste. Autant certaines pourraient bourrer une valise entière de vêtements inutiles, autant moi je voyais laaaaarge dans ma créativité ! En tout cas, ça me donnait une grande énergie pour sortir de mon coma couturesque.
Parmi tout ce que j’avais ramené, il y avait du lainage (et oui en plus, c’est pas le tissu tout fin qui ne prend qu’un demi centimètre une fois replié, c’est le bon gros lainage qui prend bien 10, 15 voir 20 cm d’épaisseur !). Et ce n’était pas pour un seul projet que j’avais prévu de la laine mais pour deux, ce qui fait deux bons gros paquets à caser dans les sacs sans compter les cotons ou doublures qui pourraient rentrer dans ces projets. Optimiste je vous dis !

Ca faisait bien un an que j’attendais de me refaire un manteau, j’avais déjà craqué sur le patron Marumi de Blousette Rose, j’avais le Villette de La Maison Victor, je lorgnais sur le Garance de Laboratoire Familial ou le manteau Riga d’Orageuse. Que de choix !! Finalement, c’est le manteau Ive de Blousette Rose qui m’a convaincu de m’y remettre ; manteau chic et simple à la fois qui m’a séduit grâce à ses poches et son col. Il allait parfaitement s’entendre avec mon tissu natté noir et blanc.

A l’attaque

Une fois sur notre site de villégiature, en dehors de nos escapades touristiques, je me suis jetée sur mes activités fétiches. J’ai pris mon courage à 2 mains et ai assemblé les 48 feuilles (on le veut ce manteau, on le veut !), j’ai commencé le décalquage, 13 pièces au total à dessiner mais question découpes ça en fait 33 en totalité si on compte le tissu principal, la doublure et l’entoilage. Ne vous affolez pas, quand on est déterminé et patient, on n’est pas mécontent de l’effort fourni car c’est plutôt un beau projet dans lequel on se lance.

Dès les vacances finies et les enfants à l’école – n’est-ce pas ! – je me suis attaquée aux tissus. La découpe a été méticuleuse et consciencieuse, comme tout ce que j’avais entrepris jusqu’à présent pour ce manteau, mais lorsque j’ai abordé la doublure, ce fut une autre histoire… aaah ces tissus qui glissent, c’est vraiment ce que je déteste. Mais là n’est pas le sujet et j’avais enfin tout pour commencer à coudre.

Thia, la créatrice de Blousette Rose, a réalisé un travail très détaillé en ce qui concerne les explications du montage. Son pdf est clair, il y a beaucoup de photos et de dessins explicatifs, ce qui est très rassurant et qui rend la construction vraiment limpide.
On rentre très rapidement dans le vif du sujet avec le montage des poches raglan avec patte. Ce patron est destiné à un niveau avancé et on comprend vite pourquoi ! C’est un des points forts du montage.

Le manteau prend forme très rapidement finalement mais en regardant les étapes qu’ils restent à suivre, on s’aperçoit que tout est dans les détails et qu’on n’est pas au bout de nos surprises.
Dans ce projet, tout est question de patience, et ce jusqu’à la lecture des schémas. Réussir à poser les choses à plat, à ne pas s’enflammer, et à bien manipuler ses pièces assemblées en fonction des illustrations sont les maîtres mots de cette cousette.
Le 2è point sur lequel il faut bien s’appliquer c’est l’assemblage de la doublure et de la parementure avec le bas du tissu principal. Je dirai que ce qui est important, c’est de noter au préalable les repères notés sur le patron. J’ai beaucoup utilisé du fil de bâti pour marquer mes emplacements car la spécificité de ma laine n’acceptait aucune marque au crayon et puis je dois dire que cette méthode est quand même la plus fidèle car on est sûr que ça ne va pas s’effacer ! L’assemblage ou plus précisément la compréhension de l’assemblage des poignets est le dernier point un peu compliqué mais ayant déjà utilisé la méthode expliquée, je n’ai eu aucun soucis à réaliser cette étape.

Pour la petite touche appropriation et personnalisation du patron, j’ai découpé mes fonds de poche dans un coton graphique à croix que j’ai oublié de photographier (je vais réparer mon erreur très rapidement), j’ai rajouté un passepoil satiné rayé entre la doublure et la parementure et je me suis permise de rajouter 3 autres boutons contrairement au bouton unique prévu initialement dans le patron (un manteau qui se ferme bien est quand même nettement plus plaisant à porter quand il y a du vent !)

Mon manteau s’est fini en 2 jours et j’ai eu tout le bonheur du monde à le porter aussitôt terminé, le froid étant toujours au rendez-vous.

Debrief

Si je devais donner un conseil aux intéressé(e)s, je leur dirai que ce manteau est d’une difficulté équivalente aux autres manteaux ou vestes que j’ai pu réaliser, le manteau Montmartre de Aime comme Marie, la veste Chloé de La Maison Victor ou les vestes Eagle de Vanessa Pouzet ici et notamment, où j’ai retrouvé la spécificité de l’ouverture dans la manche de la doublure pour ne laisser aucune couture apparente et le montage des poignets en face à face.
Il faut s’attendre tout de même à un peu de complexité parfois mais dans l’ensemble, avec de la patience et un peu de pratique pour certaines techniques, il est tout à fait abordable.

Bon, vous le devinerez (et d’ailleurs, ça se laissait présager en début d’article) que mes ambitions d’avancement pour d’autres projets pendant les vacances ont été quand même freinées car entre les balades, les visites, l’organisation des journées entre la maison et la famille, ça n’a pas joué en ma faveur. Mais au moins, j’ai beaucoup apprécié me concentrer sur une pièce qui me tenait à cœur depuis longtemps et je suis heureuse d’avoir trouvé en Ive, le manteau qui m’a aidé à me dépasser et à calmer mon empressement à terminer un ouvrage.
Prendre son temps est la clé si l’on veut donner le meilleur de soi… à bon entendeur
😉

Tissu et fournitures

Natté chiné noir et blanc de Etoffes des Héros

Doublure noire satinée venant d’un entrepôt privé à Aubervilliers

Chute de coton blanc à croix noires et dorées de Ma Petite mercerie

Passepoil satiné rayé noir et blanc de Fil 2000

Taille

T. 2

Modifications

Aucune

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